Patko

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Né et élevé en Guyane française par des parents Surinamais, Patko grandit sur la terre de ses ancêtres, en pays Maroon, territoire coupé en deux par une frontière qu’il n’a de cesse de traverser jusqu’à ce que la guerre civile n’éclate en 1986 au Suriname et ne l’oblige, lui et sa famille, à rester du côté français où ils vivent. Il vit au sein d’une communauté multiculturelle où cohabitent Maroons, Amérindiens, Hindous, Créoles, Brésiliens et Hmongs Laotiens. Par la force des choses, Patko se nourrit et s’imprègne de ces différentes cultures. Il est naturellement tourné vers les autres et, pour le jeune garçon qu’il est alors, le quotidien, même si il est parfois difficile, n’en reste pas moins une source d’inspiration
intarissable.

Musicalement, Patko est imprégné dès son plus jeune âge par divers styles traditionnels comme modernes, la musique prend une place importante dans sa vie. Très jeune le reggae a déjà pour lui une résonance particulière, un de ses oncles ayant un Sound System assez réputé au Suriname et, c’est dès l’âge de 12 ans qu’il commence son apprentissage de la basse et du piano. Cinq ans plus tard, il quitte son village d’Acarouany et part seul s’installer dans la ville de Mana où il rejoint rapidement une formation reggae et, à l’image de sa mère, décide de se mettre au service de la communauté en devenant pompier volontaire. Quelques années passent ainsi, rythmées d’expériences diverses, parfois enrichissantes, parfois moins reluisantes, Patko se cherche. Le travail étant plutôt rare à Mana, il craint d’être aspiré par cette triste spirale des solutions faciles et des combines pour survivre en marge de la légalité. Il ne se voit pas d’avenir très radieux en restant en Guyane et son goût pour la musique est si fort qu’il décide alors de tenter l’aventure en métropole. Il part à Paris en 2001, puis arrive à Tours l’année suivante où il fait la rencontre de Mighty Kila avec qui il partage régulièrement le micro en Sound System. En créole surinamais, en patois jamaïcain et parfois en français, Patko a besoin de s’exprimer. Durant ces années, il va à la rencontre de bon nombre d’artistes avec qui il ne tarde pas à collaborer sur des projets qui ne verront pas toujours le jour, faute d’expérience et de moyens. En 2007 il rejoint la formation grenobloise L’Année du Singe pour des shows Hip Hop/Reggae mêlant instruments acoustiques et programmations, ils feront de nombreux live ensemble.

Parallèlement Patko avance dans son travail de beatmaker/compositeur pour des artistes comme Lyricson ou Mighty Kila et sort la compilation « Flame Of Life riddim » sur le label Angry Stuff Records, réunissant des artistes comme Colonel Reyel, Takana Zion, Brahim ou Lyricson. Il signe également le titre éponyme de l’album ‘Flame of life’ qui reste l’un de ses morceaux fondateurs. Ce premier essai réussi au micro et à la composition l’amène également à collaborer avec Maxxo qui l’invite à partager un titre sur son deuxième album puis à l’accompagner en tournée durant deux ans dans toute la France. Le public ne s’y trompe pas, Patko aime la scène, il s’y sent naturellement bien, son énergie, son flow puissant et ses mélodies touchent son auditoire et marquent les esprits. En 2011, Angry Stuff sort sa deuxième composition, le terrible Buss No Gun riddim. Un savant mélange de roots reggae et de dancehall sur lequel on retrouve, entre autres, Turbulence, Straïka D ou Kananga et, là encore, le titre éponyme de Patko fait l’unanimité. Lyricson, Mighty Kila et Maxxo choisiront d’ailleurs d’enregistrer sur ce riddim pour leurs albums respectifs. Viennent ensuite différentes collaborations comme son titre On The Radio qui sort sur la compilation ‘Soirée Zouk 2012’ chez Wagram, label avec qui il avait déjà eu l’occasion de travailler quelques années auparavant.

Salué par la critique pour la qualité et l’originalité de ses compositions, son album « Just Take It Easy« , entièrement auto produit, sort en 2013. Deux clips sont alors réalisés par Amaru prod : Mama, puis Just Take It Easy qui entre en rotation sur la chaîne TNT D17. C’est avec son propre groupe ou en sound system qu’il sillonne la France des festivals, des clubs ou des grandes scènes aux côté d’artistes comme Barrington Levy, Sizzla, Yaniss Odua, Black Uhuru, Randy Valentine, Steel Pulse, Warrior King, Gladiators, Danakil, Gnawa Diffusion, Gentleman, Abbyssinians, Max Roméo, Sinsemilia, Bigga Ranks, Taïro, Naâman, Alborosie, Joggo, Alpha Blondy, Raggasonic, Sir Jean, Nuttea, Bazil et tant d’autres…

Depuis, Patko répond à de nombreuses sollicitations et choisit d’enregistrer quelques titres pour divers producteurs. Il interprète Angel in my life pour un one riddim album produit par les jamaïcains de Dubtonic Kru qui sortira prochainement sur le label américain VP Records, et aussi des titres comme Fi di herbs ou Real Revolution sur les compilations « Génération H » et « Bella Ciao ». Ces deux compilations sorties à l’initiative d’Alexandre Grondeau, réunissent une vingtaine d’artistes de la scène reggae francophone actuelle, et sont respectivement produites par Dark Sun Nino pour le label La Lune Sur Le Toit et Zigo (Dub Inc) sur son label Green Yard Records. Il enregistre également en featuring sur un titre de l’album solo de Tchong Libo (Broussaï) ou sur le titre Fire du groupe Costaricain Talawa.

Durant l’année 2014, Patko se rapproche également du tout nouveau label Galang Records pour la production du single Why A Badman. Ce titre, au message fort, évoquant la dérive inquiétante d’une jeunesse en quête d’identité, influencée par les stéréotypes «Gangster» véhiculés par bon nombre d’artistes et de médias, est soutenu par un riddim original composé par son compère Jo Cocco. Ce single est porté par un clip tourné à Kingston par Raatid & Magic films. Il avance également sur son prochain album, multipliant les collaborations en Jamaïque, au Suriname, aux États Unis ou en Europe. Il travaille sans cesse, il compose, il écrit et met à profit chaque rencontre. C’est durant son passage à Kingston en mars 2014 qu’il enregistre, notamment, le titre Hard Times aux côtés de deux jamaïcains peu connus mais non moins talentueux que sont Austin James et Bamboo. Ce titre, encore une fois composé par Patko lui même, résonne de sonorités très actuelles (entre reggae stepper et électro) sur lesquelles les trois artistes se font les portes voix des laissés pour compte. Ce nouveau single, produit par Dem Clap & Galang Records verra le jour ce printemps 2015.

La palette vocale de Patko s’est enrichie au fil des années, sa voix alterne aisément entre chant mélodique et un style Dj énergique. Dans l’écriture, Patko a également mûri, il va désormais à l’essentiel. S’il aborde toujours des thèmes universalistes qui lui sont chers, il n’hésite plus à s’aventurer sur un terrain plus introspectif qui reflète des préoccupations plus personnelles, notamment celle d’être père. Deux ans après son premier album « Just Take It Easy« , unanimement salué par la presse comme «une véritable révélation», ce nouveau disque devrait voir le jour à l’automne 2015. Les textes de la quinzaine de titres déjà enregistrés ont naturellement amené Patko à intituler cet album MAROON, faisant ainsi référence à sa propre identité, ses racines et son histoire. MAROON s’annonce d’ores et déjà comme l’album venant confirmer le talent d’auteur-compositeur-interprète de cet artiste «atypique», «original», « innovant », «détonnant» et «universaliste» pour reprendre quelques uns des vocables mainte fois écrits à son sujet.

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Patko – Maroon (2015)
Patko – Maroon (2015)
Patko – Just Take It Easy (2013)
Patko – Just Take It Easy (2013)

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